Iruzemi de AKIMITSU TAKAGI

Irezumi de AKIMITSU TAKAGI
Irezumi de AKIMITSU TAKAGI

L’irezumi est l’art du tatouage, donc ce roman policier va nous plonger dans ce monde particulier au ban de la société, car proche de la sphère des yakuzas, des classes inférieures de la société et des bannis de la société. On se retrouve en prise avec un meurtre violent quelques années après la fin de la guerre.

Irezumi nous dévoile le monde sombre des collectionneurs de tatouage. Le mot tatouage peut sembler fable et péjoratif, car ce sont de véritables oeuvre d’art qui décore ces corps. Des écorcheurs prêt à acheter les oeuvres après la mort de leur support pour les exposer dans des musées sont à l’affut des opportunités.

Pour ces artistes à la destinée éphémère que sont les maîtres tatoueurs, la recherche de la postérité s’avère un rêve irréalisable. Bien sûr, à mesure que progressait la médecine est apparue la possibilité, autrefois inconcevable, de préserver dans une certaine mesure les tatouages pour les générations suivantes. Outre la photographie, on pouvait dorénavant prélever les œuvres sur leurs porteurs décédés avant de leur faire subir un traitement spécial.

Kinué Nomura, fille d’un maître tatoueur célèbre, tatouée d’un Orochimaru est retrouvée assassinée dans sa salle de bain. Corps retrouvé dans une chambre close, mais également un corps démembré ou le tronc a disparu. Un tueur nourrit par une obsession des tatouages.

Depuis Double Assassinat dans la rue Morgue, de Poe, en passant par L’Assassinat du canari et Le Chien mort de S.S. Van Dine ou l’œuvre de Dickson Carr, les romanciers n’ont eu de cesse de mettre au défi la matière grise de leurs lecteurs

L’enquête va être des plus difficiles : Amants, Malédiction, Mystère d’un meurtre dans une pièce close. Les investigations menées par les inspecteurs  vont patiner, et l’aide apporté par le frère de l’inspecteur : Kenzô, et un de ses amis Kyôsuke Kamisu, dit « le Génie ». Un surdoué qui ressemble à un Sherlock Holmes va permettre à l’enquête d’aboutir. Et l’on retrouve en Kenzô une sorte de Docteur Watson. Kyôsuke découvre des indices et parfait ses brillants raisonnements en faisant des parties de Go et de Shogi avec les suspects, analysant leur comportement et leur stratégie.

C’est toujours facile de voir la solution a posteriori. Pour citer le Faust de Goethe, “tout homme qui marche peut s’égarer”. »

La plongée dans le monde des tatouages est passionnante, on découvre les artistes, les motivations, les passions des collectionneurs, les significations mythologiques et le symbolisme des tatouages.

Une nouvelle variation au mystère de la chambre close en version japonaise. J’avais, il y a peu de temps chroniqué un autre polar de ce type avec Requiem à huis clos.

Détective Kyosuke Kamizu fait partie d’une série de AKIMITSU TAKAGI d’au moins dix-huit romans. Iruzemi est le premier roman de AKIMITSU TAKAGI traduit en Français. Pour lire la suite de ces aventures, il ne reste plus qu’à lire en version originale ou passer à la version anglaise…

Personnages :

  • Dr Heisirô Hayakawa : amateur de tatouages
  • Takezô Mogami : neveu du Dr Heisirô
  • Kinué Nomura, fille d’un maître tatoueur célèbre, décorée d’un Orochimaru
  • kenzô Matsushita : médecin, ami de Kinué
  • Hisashi Mogami :
  • Kyôko Kawabata : amie de Hisashi Mogami
  • Yoshio Inazawa : amant de Kinué
  • Tamaé Nomura , Sumiyo Hayashi : sour de Kinué
  • Tsunetarô Nomura : frère et tatoueur
  • Eiichirô Matsushita : inspecteur en chef
  • Shinohara : inspecteur adjoint
  • Akita : inspecteur
  • Kenzô Matsushita: étudiant médecine légale, frère de Eiichirô Matsushita
  • Kyôsuke Kamisu : ami de Kenzô, surnommé le génie  
  • Ryôkichi Usui : suspect
The tatoo murder case
The tatoo murder case (Version Anglaise)

Extraits :

  • Père disait que les tatouages de bêtes à écailles, telles que les carpes, les serpents ou les dragons, apportaient la bonne fortune. Sans doute avait-il raison. » En dépit de son ton badin, une ombre sinistre semblait planer autour de la jeune femme.
  • Après la fin de l’ère Meiji, survenue en 1912, quelques maîtres vécurent terrés dans les bas-fonds pour échapper à la surveillance sévère de l’administration et préserver leur art des regards : Horiuno premier et deuxième du nom, tout d’abord, suivis de Horikane, Horikin, Horigorô et Horiyasu, entre autres.
  • On ne peut pas vraiment comprendre la beauté de l’irezumi tant qu’on n’a pas étreint une personne tatouée.
  • D’un point de vue psychanalytique, le tatouage n’est rien d’autre qu’un suicide chronique. C’est une façon pour le porteur, hanté par la conscience profonde de quelque péché, d’absoudre ses fautes en soumettant son corps à la douleur. Cette conscience est particulièrement puissante chez les martyrs d’antan, les criminels, et même les célibataires.
  • “Le tatouage est l’expression des appétits sexuels. Une fois qu’elle a goûté à l’aiguille, la femme, plus encore que l’homme, sentira son ardeur s’enflammer. Passé le premier sentiment de crainte, à l’instar de la vierge qui apprend à l’étreinte de son mari, elle oublie ses appréhensions.”

Divers  :

Akimitsu Takagi (25/09/1920–9/9/1995), est le pseudonyme d’un écrivain célèbre de romans policiers de l’ère Showa. Son véritable nom est Takagi Seiichi.

  • Titre original  : Shisei Satsujin Jiken  (刺青殺人事件), 1948
  • Titre anglais :  The Tattoo Murder Case
  • Éditions Denoël, (Sueurs Froides) 2016
  • Traduit du japonais par Mathilde Tamae-Bouhon

3 réflexions sur « Iruzemi de AKIMITSU TAKAGI »

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