Que faire lorsque l’on a un adolescent à problème ? Lorsque sa femme appelle pour que l’on rentre du travail rapidement et que l’on découvre le cadavre d’une petite fille dans son jardin. Une petite fille de sept ans tuée par son propre fils Naomi de 14 ans. Comment réagir lorsque Yaeko sa femme refuse absolument d’appeler la police sous peine de se suicider? lorsque Naomi reste enfermé dans sa chambre pour jouer à des jeux vidéo materné par sa mère, devenant violent dès que l’on le questionne ? Lire la suite les doigts rouges de Keigo Higashino→
La vie du bon côté, c’est le quotidien de Kento, vingt-huit ans. Il habite encore chez sa mère, souffre de rhume des foins. Il traîne toute la journée dans l’appartement, guère plus actif que son grand-père qui partage leur vie et ne cesse de se plaindre. Kento a de petits boulots journaliers depuis qu’il a donné sa démission, et s’occupe de son grand-père.
Ce qu’il avait sous les yeux, c’était un vieillard qui souhaitait sincèrement mourir plus de trois cent trente jours sur trois cent soixante-cinq. Comment faire pour atteindre le plus rapidement possible le but délicat qui était le sien : voilà ce qu’il devait lui apprendre. Il eut l’illusion d’être devenu un parent pour son grand-père retombé en enfance.
Yasushi Inoué nous livre un portrait magistral en nous racontant dans le détail les faits et gestes de sa mère octogénaire. Le narrateur se place en témoin des ravages de ce qu’on appelle aujourd’hui la maladie d’Alzheimer.
« Comment apprendre à s’aimer », regroupe différents moments de la vie d’une femme prénommée Linde et cela à différents âges de sa vie. Chacun de ces moments l’adolescence, les fiançailles, le divorce, la vieillesse nous montre une des facettes de son personnage. Le parcours de toute une vie, une vie qui pourrait sembler un peu ratée.
Il existe sans doute quelqu’un de mieux, c’est juste que nous ne l’avons pas encore rencontré. La personne avec laquelle nous partagerons réellement l’ envie d’ être ensemble, du fond du cœur, existe forcément. Je crois que nous devons continuer à chercher, sans nous décourager.
Au fil de ses apprentissages, de ses déceptions et de ses joies, Linde – femme imparfaite, on voudrait dire normale – découvre le fossé qui nous sépare irrémédiablement d’autrui et se heurte aux illusions d’un bonheur idéal.
Eguchi, est un vieil homme de soixante sept ans confronté à ses démons Il découvre par le biais d’un ami une auberge dans lequel un homme peut passer une nuit avec une jeune fille. Il va approcher ses « belles endormies », endormies car sous un fort somnifère, elles sont à disposition des vieillards. Eguchi va se troubler. Eguchi est en quête de plaisirs, mais aux côtés de ces jeunes adolescentes à chaque fois différentes il va se remémorer le passé. Ces jeunes filles lui rappellent ses premiers amours et ces souvenirs vont rapprocher Eguchi de sa fin, de la mort.
L’image d’opposition que sont ces jeunes adolescentes paraissant morte avec les drogues face au vieillard qui revit et se repait de leur chaleur, de leur odeur est touchant. Et pourtant la mort semble rôder auprès des vieillards autant que près de ces jeunes filles.
Toute la sensualité qui se dégage des filles plonge Eguchi dans de longues méditations. Les sens sont mis en avant, Eguchi touche délicatement ces peaux délicates, ces visages. Mais ce sont les odeurs du lait maternel qui suinte des poitrines de ces filles femmes qui rappellent telle la madeleine les souvenirs d’Eguchi. Les souvenirs vont le ramener jusqu’à sa mère couchée sur son lit de mort.
Eguchi va se révolter, vouloir s’opposer à la fatalité. Il essaye de réveiller les filles, questionne la tenancière de ce lieu. Il va même avoir des pulsions violentes, tel un vampire aspirer la vie de ces filles pour s’éloigner de la mort. Mais il se résigne à chaque fois en dormant avec un somnifère.
Kawabata nous offre un roman magnifique, sur l’amour, la sensualité, emprunt d’érotisme. Mais également sur la mort, le temps et la vieillesse. Les nuits sont bercées par le bruit des vagues qui temporisent la vie qui passe. Evidemment, on pourrait sentir une certaine pointe de cruauté, mais plutôt de fatalisme, de révolte contre l’usure inéluctable du temps allongé contre ces belles endormies.
Citations :
Cependant le vieillard se demandait distraitement comment il avait pu se faire que le sein de la femelle humaine, seule parmi tous les animaux, avait, au terme d’une longue évolution, pris une forme si belle. Le beauté atteinte par les seins de la femme n’était-elle point la gloire la plus resplendissante de l’évolution de l’humanité ?
Divers:
Titre original : Nemureru bijo (1960)
Publié en français sous le titre Les Belles Endormies,