Cahier kangourou de Kôbô Abe

 

Cahier kangourou de Kôbô Abe
Cahier kangourou de Kôbô Abe

Un homme se réveille les mollets recouverts de pousse d’un légume  l’alfalfa (une sorte de luzerne), il se précipite chez un dermatologue. Terrifié, le narrateur plonge alors dans un délire, ou il n’est plus possible de trouver ni logique, ni raison …

La métamorphose qui opère, par l’apparition de feuilles de Luzerne, fait penser à « La métamorphose » de Kafka. Mais aucun lien à part cette modification de l’humain.  Nous sommes plongé dans un univers médical, ou quelque chose qui s’y rapproche : médecins, infirmières aux grosses lunettes rondes, Miss prise de sang, des drogues. Le narrateur erre dans les couloirs d’un hôpital ou des patients à moitié fou ; un macromégalique, un pithécanthrope. Mais également un club de l’Euthanasie ….

Difficile de décrire les errements de ce malade, médicalisé à outrance. Le malaise du narrateur dans ces derniers moments.

Finalement, un roman complètement absurde. Ou j’ai un un peu de mal à m’y plonger. Des moments d’abandon succédant à d’autres intenses. Difficile pour moi de m’accrocher à ce lit « automobile » qui fonce à travers la nuit et les sombres tunnels pour atteindre les berges de Sai, ou la rivière ressemble plus au Styx des enfers qu’à autre chose.

Inclassable, fable onirique, récit surréaliste, délires d’un malade. Obsession de l’euthanasie, délires cauchemardesques d’un être en proie à une mutation inexplicable. Kōbō Abe meurt d’une faiblesse cardiaque à Tokyo en 1993, deux ans après la parution de ce cahier kangourou suite à une longue maladie,  prémonition, biographie ?

Extraits :

  • Un malade, ce n’est rien d’autre qu’un article défectueux qui a été façonné dans le moule du lit et qui garde péniblement la forme humaine
  • Les entrailles de la sèche femelle passèrent à la deuxième attaque. Utilisant ma poche d’urine comme un bouclier, j’évitais tant bien que mal le contact entre les deux seiches…

Divers:

  • Titre original :  Kangaruu noto, カンガルー・ノート, 1992
  • Editeur : Du monde entier, Gallimard, 1995
  • Traduitdu japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura
  • Note : ●●●○○

7 réflexions sur « Cahier kangourou de Kôbô Abe »

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