La vie joue avec moi de David Grossman

La vie joue avec moi de David Grossman
La vie joue avec moi de David Grossman

 

Je sors un peu de ma zone de lecture habituelle avec ce premier roman de l’année. En remerciant Eva du blog Et si on bouquinait un peu ?   réflexions qui m’ont incité à découvrir cet auteur et cette fresque familiale/historique (un peu hors du commun).

Je vous livre une partie du quatrième de couverture afin de préciser le contexte :

« Elles sont trois : Véra, sa fille Nina, sa petite-fille Guili, soudées par les liens du sang et déchirées depuis des décennies par un terrible secret.
Le jour du quatre-vingt-dixième anniversaire de Véra, célébré avec faste au kibboutz, Guili, brûlant de mettre au jour l’histoire de sa famille, décide de tourner un film sur sa grand-mère. C’est ainsi que les trois femmes s’embarquent pour un long voyage vers le passé, dans la Croatie natale et sur les lieux de souffrance de Véra. Pendant leur périple, celle-ci livre pour la première fois le récit de son existence. »

Le livre parle du présent  de l’anniversaire des 90 ans de Véra au sein d’un kibboutz, puis la famille se recomposant nous remontons aux sources XXXXX  , de la période de la Shoah, de l’antagonisme serbe et croate, du régime de Tito. Puis doucement les souvenirs refont surface, le silence se brise.  Mémoire reconstituée afin de permettre le combat de Nina contre sa maladie : troubles de la mémoire – Alzeihmer.

Le roman pause les implications dans la mémoire familiale suite à des traumatismes : guerre, déportation … On partage un héritage  des souffrances et de trauma ici de mère en fille Véra à Nina. Avec un témoin, caméraman, mari de la « Nina fantôme » :  Raphaël qui enregistre tout, supporte tout, témoin .  Et les traumas tus, non-dits qui transpirent d’une génération à l’autre, de Véra jusqu’à sa petite fille Guili.

« J’ai su que je n’accepterais pas que tout ce que nous avions vécu lors de ce périple tombe dans l’oubli »

C’est une des choses qui m’avait surpris et passionné  dans Maus de Spiegelman, la relation père / fils  d’un survivant de la Shoah et ici on retrouve (presque en parallèle) les relations difficiles (euphémisme)  mère / fille. Il est fait mention d’Auschwitz, du nazisme au passage, mais surtout du communisme et du stalinisme. De Tito  et de son île goulag Goli Otok ou Véra y séjournera plus de deux ans. 

« Le passé c’est le passé, marmonna Véra. Et on doit vivre avec. »

« La vie joue avec moi » est une biographie de Eva Panic Nahir et de sa fille, une autobiographie, et un témoignage historique. Mais au-dessus c’est le devoir de transmission, de partage qui transparaît. Mais aussi de la difficulté de faire passer ou de partager son histoire à ses descendants. Ce livre fait écho, pour moi à celui de Kundera ‘Le livre du rire et de l’oubli’

Une découverte de David Grossman, et de Goli Otok également. Un coup de coeur, émotionnellement éprouvant !!!

3 réflexions sur « La vie joue avec moi de David Grossman »

  1. Merci beaucoup pour le lien. Je partage ton avis, c’est un excellent livre. J’ai eu quelques difficultés au début, mais après je n’ai pas pu m’arrêter. Un livre très touchant. La tâche que Vera devait accomplir tous les jours sur l’île montre très bien l’absurdité de cette période…
    Je t’encourage à lire Une femme fuyant l’annonce – c’est un très très beau livre (sorti en poche).

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