La papeterie Tsubaki et Ogawa Ito

Sous le charme du précédent roman de Ito Ogawa ‘le jardin arc-en-ciel‘, c’est avec avidité que je me suis lancé dans la lecture de son dernier roman ‘La papeterie Tsubaki’.  Cette échoppe  nous entraîne dans la vie de Hatoko, une femme de vingt-cinq ans qui retourne dans sa ville natale de Kamakura. Elle reprend la papeterie familiale que lui a léguée sa grand-mère :’l’aînée’.   Cette papeterie est aussi le lieu ou Hatoko va déployer son art d’écrivain public.

« les femmes Amemiya sont écrivains publics et calligraphes de génération en génération. L’Aînée était la dixième du nom, et moi qui lui ai succédé – enfin, je me suis juste retrouvée à prendre sa suite –, je représente la onzième génération. »

On découvre que dans cette papeterie, le métier d’écrivain public se décline comme un art, à l’identique de  celui du thé ou de l’ikébana . Art qui a été transmis de génération en génération, de l’aînée à Hakoto mais également de la personne sur les outils

L’année de mes six ans (…), j’ai pris en main le pinceau qui m’était destiné. Il avait été fabriqué avec des mèches de ma chevelure de bébé.

L’adresse est le visage d’une lettre, répétait-elle. C’est pourquoi il faut y apporter un soin particulier, la tracer d’une belle main claire.

Tout est dans le détail, Hakoto pleine de douceur et de modestie . Prends un soin particulier pour chaque commande de lettre : choix de l’encre, du papier, de l’écriture et des caractères, de l’enveloppe, du timbre et du sceau. Le message est aussi prégnant dans les caractères et leur signification que des le contenant et l’accompagnement. Hakoto est remplie d’empathie envers les personnes qui viennent lui commander ces lettres : condoléance, de rupture, une lettre d’amour pour un prof. Mais tout en délicatesse, aussi bien envers les caractères calligraphiés que les personnes, (bienveillance)…. Mais tout en douceur et délicatesse.

« Le premier kanji que j’ai appris à tracer, c’est celui de l’éternité. Puis ceux des quatre saisons »

Un clin d’oeil sur la nourriture qui est également très présente – sous forme d’innombrables plats japonais quelque fois mystérieux. Mais aussi aux macarons de chez un célèbre patissier français : « — Des macarons de chez Ladurée, un vrai délice ! « . Pour les spécialités japonaise je vous en donne en avant goût : boulettes de konnyaku, soba aux taros sauce curry, inarizushi, mochi …. J’ai du me référer à un moteur de recherche pour avoir une description de ces plats. 

J’étais assise à la place du fond où, après un verre de saké froid accompagné de boulettes de konnyaku, je dégustais des soba aux taros sauce curry – la spécialité de l’établissement

Enchanté par ce nouveau roman d’Ogawa Ito, on retrouve cette douce ambiance comme dans le jardin arc-en-ciel ou bien dans le restaurant de l’amour retrouvé. mais également des thèmes proches : relation mère-fille, gastronomie, et une  philosophie de vie tourné vers le bonheur.

Extrait – Citation

— Ce que je veux dire, c’est qu’on n’échappe pas aux regrets. J’aurais dû faire ceci, je n’aurais pas dû dire cela. Moi non plus, je n’arrêtais pas d’y repenser.
Mais un jour, j’ai compris. Ou plutôt, c’est ma fille qui me l’a appris.
Plutôt que de rechercher ce qu’on a perdu, mieux vaut prendre soin de ce qui nous reste. Et puis… a-t-il ajouté. Si quelqu’un vous a porté sur son dos, la prochaine fois, à vous de le faire pour quelqu’un d’autre. Moi aussi, ma femme m’a souvent soutenu. C’est pour ça que maintenant, je peux le faire à mon tour. Et ça, c’est déjà bien.

Divers :

  • Titre original : Tsubaki bunguten, 2016 
  • Edition Philippe Picquier, 2018
  • Traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako

13 réflexions sur « La papeterie Tsubaki et Ogawa Ito »

Répondre à lewerentz Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.