
Ce roman démarre avec le discours de Mme Moriguchi professeur principal de la classe 5B à ses élèves. Discours un peu amère, sur son parcours, sur la profession, sur ceux qui en font un sacerdoce. En effet, c’est le dernier jour de classes, mais cela sera aussi son dernier jour dans l’enseignement. Et, dans son long discours à ses élèves, elle est amère mixant sa vie et les difficultés rencontrées par le corps professoral.
Elle confesse que son compagnon, a attrapé le VIH, mais aussi la détresse à la mort de sa fille Manami, 4 ans qui est retrouvée noyée dans la piscine de l’école. Mort accidentelle pour l’enquête. Mais elle sait que deux élèves de sa classe l’ont tué.
Elle ne les a pas dénoncés, car ils ne seront pas punis à cause de leur âge.
« L’âge minimum pour une incarcération pénale est passée de 16 à 14 ans (2001), c’est ce que l’on a appelé la nouvelle loi sur la responsabilité criminelle des mineurs. Vous avez tous 13 ans, n’est ce pas ? »
Mais, elle a prévu une autre vengeance envers ces deux jeunes assassins, la distribution de brique de lait quotidienne contenait du sang de son mari. La confession de cette femme s’arrête là, le récit est repris par une élève, la délégué de classe, puis la mère d’un des assassins, et finalement par les deux acteurs de ce drame. Aucun personnage n’est totalement neutre mais appartient à un rouage de ce récit.
Le roman donne une vision prismatique des évènements, non redondante mais avec une optique particulière à chaque fois. Tous les actes ont des répercussions – inattendues – mais aussi l’éducation des parents, la course à la perfection.
Une critique de la société japonaise, de l’éducation : de l’autorité faiblissante du corps enseignant, de l’ingérence des parents, de la recherche de la performance …. et de la notion de responsabilité !!!
Une immersion dans le système éducatif japonais, moment que j’ai beaucoup apprécié avec ces moments de manipulation psychologiques… pour finir sur une explosion de violence programmée.
Je ne connaissais pas Kanae Minato, je l’ai découverte sur le blog de su[shu] avec sa critique de ‘confessions‘ qui est le titre anglais de ‘Les assassins de la 5eB’. Chacun pourra apprécier la liberté que prennent les éditeurs pour les titres des romans. Et ceci dans le cadre du « Japanese Literature Challenge 11 » du blog de dolcebellezza . Et Challenge qui m’a été présenté par Emma. Tout un roman pour en arriver là 🙂
Extraits:
- Sans blague, j’eus envie de le tuer, lui. Pour la première fois, je compris que l’envie de tuer vient quand un individu s’affranchit de la distance normale qui doit toujours être maintenue entre les gens
- Maintenant, je me dis au contraire qu’un vrai procès est la seule bonne façon de juger un criminel, même le plus cruel. Pas dans l’intérêt de l’assassin. Dans l’intérêt des gens normaux, pour nous empêcher, nous, les membres de la société, de foncer tête baissée dans l’arbitraire et le n’importe quoi. Voilà à quoi sert un procès.
Divers:
- Titre original : Kokuhaku (告白), 2008
- Titre Anglais : Confessions
- Traduction du Japonais : Patrick Honnoré
- Editions du Seuil, 2015
Ca me plait bien. Je note. Passe un bon dimanche!
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Merci Cat, Bon dimanche à toi aussi
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Je l’avais repéré à sa sortie; merci de me le rappeler.
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Et hasard de la toile pour moi
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Ah, je l’avais vu passer mais je l’ai toujours pas lu alors qu’il me tente pas mal ! Merci du rappel 😀
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