
Un homme âgé, Mr Blank s’éveille dans une chambre blanche, il est dénué de tout souvenir, un pan de mystère l’entoure. Est-il prisonnier ? : il n’a à sa disposition qu’un lit, un bureau avec des photos, un texte, des feuilles blanches. Il se retrouve seul, seul avec lui-même avec sa mémoire effacée ( son nom Mr Blank, est telle une feuille vierge).
Ce qu’il sait, c’est que son cœur est empli d’un implacable sentiment de culpabilité. En même temps, il ne peut se défendre de l’impression qu’il est victime d’une injustice terrible.Il y a une fenêtre dans la chambre, mais le store est baissé et, pour autant qu’il s’en souvienne, il n’a pas encore regardé dehors.
Mr Blank, nom qui rappelle celui des protagonistes de la trilogie New Yorkaise. On tente de lui faire revenir des souvenirs, un manuscrit sur le bureau, l’apparition de personnage énigmatiques : policier, médecin, une infirmière, avocat…qui lui demandent des comptes. Et toutes ses activités sont notées, filmées, épiées. On semble attendre un débriefing, une confession sur des actes secrets qui ont entraîné des gens à leur perte. Mais Qui, Quand … Des questions qui restent en suspens.
Une femme, Infirmière du nom d’Anna s’occupe de lui. On apprendra plus tard que son nom est Anna Blum ( référence au récit : le voyage d’Anna Blum/Au pays des choses dernières)
Anna… Anna comment ? J’ai passé des heures à tenter de me rappeler son nom de famille. Je dirais que ça commence par un B, mais je ne peux pas aller plus loin.Blume. Elle s’appelle Anna Blume.Evidemment ! s’écrie Mr. Blank en se frappant le front de la paume de sa main gauche. Mais qu’est-ce qui me prend, bon Dieu de bois ? J’ai connu ce nom toute ma vie. Anna Blume. Anna Blume. Anna Blume…
Mais il existe d’autres références, celle de l’écrivain Fanshawe dont Mr Blank a le manuscrit entre les mains. (Trilogie New Yorkaise)
Fanshawe était un homme extrêmement compliqué. Tant de qualités, tant de belles choses en lui et pourtant, au fond, il souhaitait se détruire et à la fin il y est parvenu.
Scriptorium : terme pour désigner, de nos jours, une salle consacrée aux travaux d’écriture, Mais ici, quoi écrire, car il ne reste plus de mémoire ? Dystopie sur une confédération, des territoires invisibles ? Ce huis clos est il un Purgatoire ou un Enfer pour Mr Blank ?
Un roman des plus étrange de Paul Auster , qui reprend ses thèmes fétiches : écriture, personnalité, souvenirs, le non sens, et roman qui fait de nombreuses références à ces autres romans.
Extraits :
- Vue des confins de l’espace, la Terre n’est pas plus grosse qu’un grain de poussière. Souviens-t’en la prochaine fois que tu écriras le mot humanité.
- Fanshawe était un homme extrêmement compliqué. Tant de qualités, tant de belles choses en lui et pourtant, au fond, il souhaitait se détruire et à la fin il y est parvenu. Il s’est détourné de moi, il s’est détourné de son travail et puis il est sorti de sa propre vie et il a disparu.Son travail. Vous voulez dire qu’il a arrêté d’écrire ?Oui. Il a tout laissé tomber. Il avait beaucoup de talent, Mr. Blank, mais il en était venu à mépriser cet aspect de lui-même et un jour il a arrêté, simplement, il a renoncé.
- mais si on veut raconter une bonne histoire, on ne peut pas céder à la pitié.
D’hiver
- Titre original : Travels in the Scriptorium, 2006
- ACTES SUD, 2015
Etrange oui, mais j’avais beaucoup aimé…
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Tu as lu d’autres romans qui croisent ces personnages ?
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J’ai lu tous les Paul Auster, mais je ne sais plus si on retrouve ces personnages…
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Ok Paul Auster et un tel résumé, je lis sans hésitation!
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Je n’aime pas tous les P. Auster. Mais j’apprécie les références qu’il fait à ses autres romans. Cela épaissit l’étrangeté 🙂
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