Dans un village japonais, un ossuaire au sommet d’une falaise a donné naissance à la légende du crâne qui pleure. Sanctuaire sacré pour les habitants, origine de croyance et de peurs, mais aussi pour un journaliste qui cherche un reportage sur les lieux de guerre : commémoration ou recherche d’une rédemption ?
L’arrivée de ce journaliste et de son équipe de tournage va créer quelques dissensions au sein des villageois , certains acceptent de médiatiser cet ossuaire afin de bénéficier de la manne des touristes, d’autres refusent de réveiller les souvenirs de temps de guerre et de souffrance ainsi que l’aspect mystique de cet ossuaire.
Mais par delà cette querelle, il y a l’histoire de ces hommes qui se rattachent à cette île, et à cette guerre. Fujii, le journaliste qui souhaite réaliser un reportage sur le lieu. Jeune, il fut enrôlé comme kamikaze à 20 ans pour combattre les Américains à Okinawa. Seikichi, habitant de l’île qui redoute une malédiction si l’on profane l’ossuaire, puis les enfants qui se testent pour surmonter leur peur afin d’explorer l’ossuaire.
Récit d’Okinawa, vue sous l’oeil des villageois et des paysans lors du conflit. Il apporte un autre point de vue du conflit, différent de celui de Akira Yoshimura ‘Mourir pour la patrie‘ qui était vue par un jeune appelé.
Une ambiance particulière berce ce roman, croyances et superstitions couvrent l’atmosphère de ce village d’Okinawa, l’expérience de la guerre, de la survivance et du souvenir.
Extraits :
- La conscience d’avoir volé à un mort son dernier objet personnel ne lui avait d’abord donner qu’un simple sentiment de honte, mais avec le temps, il s’était transformé en crainte d’avoir profané un cadavre. Le cimetière à ciel ouvert était le lieu où un mort était enfin purifié. Il était interdit de voir le processus au cours duquel le corps, débarrasser des liquides et de la chair qui l’avaient constitué, devenait un simple squelette pour entamer le voyage vers la vie d’après.
- C’était un beau visage de mort. La plupart des cadavres qu’il avait vu jusque-là était déjà à moitié décomposés, gonflés de vert, laissant s’écouler de la peau craquelée un liquide nauséabond. Seikichi se dit que ce visage était bien différent, son expression paisible lui fit une impression étrange. Une impression désagréable, toutefois. Comme si à chaque instant le cadavre pouvais relever la main pour le et lui tendre la main
Diverses autres choses :
- Titre original : Fūon, 風音 , 1997
- Titre anglais : The Wind Sound
- Editeur : Zulma, 2016
- Traduction du Japonais Corinne Quentin
Très sympa, je vais voir ‘mourir pour la patrie ». Toujours des trucs chouettes chez toi!
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Merci Cat 🙂
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Je l’ai repéré aussi ce titre alors ravie qu’il t’ait plu. J’aime beaucoup ce genre d’ambiance, une lecture qui devrait me plaire
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C’est le premier roman de Medoruma S. que je lis, mais cela me donne envie de découvrir un peu plus sur Okinawa…
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