Le jardin arc-en-ciel de Ito Ogawa

Le jardin arc en ciel de Ito Ogawa
Le jardin arc en ciel de Ito Ogawa

Parution du dernier roman de Ito Ogawa, Auteure qui m’avait enchanté avec « Le restaurant de l’amour retrouvé« . Pour résumer l’histoire je citerais la quatrième de couverture :

Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s’apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l’amour sur la terrasse d’Izumi et ne se quitteront plus. Avec le petit Sosûke, le fils d’Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d’une maison d’hôtes, nouvelle en son genre.

Roman d’amour, de tolérance surtout et de douceur que l’on retrouve dans la famille Takashima. De l’amour de deux femmes, de leur rencontre : l’une au bord du suicide, l’autre perdue après son divorce. Cette étincelle va les pousser à fuguer au loin et à rénover une vieille bâtisse :  L’auberge arc-en-ciel, qui va devenir un refuge, havre de paix pour les voyageurs.

La narration  qui commence sous les mots de ce couple, est repris dans la seconde partie avec les mots de Sosuke puis avec ceux de Takara. On découvre le ressenti des enfants, les surprises, leur vie dans la nouvelle famille Takashima .

Ce couple lesbien, cette famille arc-en-ciel confronté à l’intolérance et des préjugés au début (Au Japon le mariage homosexuel n’est pas reconnu, ainsi que l’égalité des droits) ,  peu à peu se fait accepter. Le récit est sous le signe de l’espoir, de l’acceptation et de l’amour évidemment.

Un roman émouvant, à la fois triste et gai dans la lignée du « restaurant de l’amour retrouvé »

Extraits :

  • Mon cœur s’est mis à cogner, comme s’il tapait des pieds. Soudain, j’avais du mal à respirer, la gorge sèche. La main que j’avais retirée de celle de la jeune fille était toute moite. Exactement comme si je tenais serrées dans mon poing les larmes qui coulaient sur ses joues.
  • Le tamagoyaki de tout à l’heure, vous l’avez préparé rien que pour moi, de tout votre cœur. C’est pour ça qu’il était délicieux. Le goût était vraiment infect, mais pour Choko, c’était la meilleure omelette du monde. Et d’une toute petite voix, elle a murmuré, merci pour ce repas.
  • Fascinée, je contemplais le couchant aux couleurs flamboyantes lorsque soudain, les doigts de Chiyoko ont caressé ma joue. Sur le coup, j’ai cru rêver. J’étais toute retournée, comme engourdie, et le visage de Chiyoko s’est approché du mien. Prise d’une anxiété subite, j’ai fermé les yeux. Une sensation douce et souple a enveloppé mes lèvres. Peut-être à cause du Calpis qu’elle avait bu, sa bouche était fraîche, légèrement sucrée. Je rêvais, pas de doute. Serrées l’une contre l’autre, en nous soutenant mutuellement, Chiyoko et moi nous sommes peu à peu rapprochées
  • Mes os, ma langue, mon cerveau, mes cheveux, tout a fondu, j’avais l’impression d’être devenue une onctueuse goutte de nectar
  • Le corps de Chiyoko était fin, il avait la souplesse d’un œuf mollet. Dans le feu de l’action, j’en ai profité pour l’embrasser. Au seul contact de sa peau, mes entrailles semblaient se vriller.
  • Sur cent clients, contenter chacun à cent pour cent est difficile. Certains repartaient en fulminant, jurant de ne jamais remettre les pieds dans un tel endroit. Il est impossible d’être toujours victorieux, c’est vrai dans tous les domaines.

Divers:

  • Titre original :Nijiiro garden, 2014 
  • Editions PHILIPPE PICQUIER, 2017
  • Traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako

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