Burqa de chair de Nelly Arcan – Livre québécois

Burqa de chair de Nelly Aracn
Burqa de chair de Nelly Aracn

Première rencontre avec Nelly Arcan,  et ceci grâce aux billets de Madame lit et de ‘le 12 août j’achète un livre québécois’. « Putain’ de Nelly Arcan  est un des dix livres préférés en catégorie québécoise de Madame.

Roman paru en 2011, près de deux ans après la mort de Nelly Arcan de son vrai nom Isabelle Fortier, il rassemble trois récits inédits de cette Québécoise, suicidée en 2009 à 34 ans.

L’introduction de ce roman comporte  une préface intitulée « Arcan, philosophe » – écrite par Nancy Huston (on pourra trouver un parallèle de vie avec N. Arcan, elle fut anorexique, suicidaire). Elle approche la vie de l’auteure sous l’empreinte d’une philosophie nihiliste. Des analogies à Schopenhauer : une vie vouée à l’échec, à son extinction. Dualisme des chairs, analyse de la prostitution….

« La robe » décrit la vision du corps ou de l’image du corps face aux autres, l’obligation de respecter des standards. De l’image que renvoie le corps de la femme dans celui des hommes. Corps comme objet de désir souillé.

« L’enfant dans le miroir » ou « Conte cruel pour jeunes filles », Récit autobiographique et centrée sur les souvenirs d’adolescence, de mal être vécue lors de son enfance. Les rapports aux autres  : sa mère, son père sont en écho .

Honte‘, Récit autobiographique et témoignage d’une apparition télévisée humiliante dont l’auteure était l’invitée en 2007.

Récit se souffrance, de pleurs de révolte et surtout de solitude. Une belle écriture empreint de psychoses. Un roman dérangeant, glaçant.

Pour info, un site dédié à cet auteure se trouve à l’adresse http://nellyarcan.com/index.php, il donne une mise en lumière de son oeuvre. Une version du roman « burqa de chair » est proposé librement en téléchargement sous format pdf et epub.

Extraits :

  • Ça n’a pas toujours été comme ça. Je n’ai pas toujours pensé comme ça. Vouloir mourir, ce n’est pas naturel tout de suite, ce n’est pas donné tout de suite à la naissance. Vouloir mourir dépend de la vie qu’on a menée. C’est une chose qui se développe et qui arrive quand on est mangé par son propre reflet dans le miroir. Se suicider, c’est refuser de se cannibaliser davantage.
  • La beauté, comme la laideur, détonne, règne, crève les yeux, se dilate dans l’espace des yeux pour aller au-delà du visible, chez les dieux. La beauté royaume. La laideur exil. Ça souligne à gros traits, ça hurle ses poumons à la face du monde. Ça magnétise tout ce qui bouge
  • La vie, c’est un peu ça aussi, subir l’empreinte éternelle des impressions cousues aux souvenirs et aux photos qui jettent sur eux leur ombre de mensonge, les perpétrer chez les autres dès qu’on ouvre la bouche.
  • Sur le Web, il fait froid. Le Web est un portail sur la désincarnation, qui est un désert de glace sans fin. Le Web n’a pas de cœur.
  • Quand on peut voir son propre sexe ouvert devant soi et quand son sexe se met à parler, à renseigner, à étaler ses produits, à donner son prix et ses disponibilités, on franchit une ligne. Au-delà la folie guette, gueule ouverte, si grande et profonde qu’elle donne le vertige.
  • Tous les modes d’emploi sous-entendent que les enfants cherchent instinctivement à se tuer en avalant tout ce qui leur tombe sous la main ; il paraît qu’au début de la vie la mort passe par la bouche, il paraît qu’au début de la vie personne n’est sûr de vouloir vivre.

Divers :

  • Edition Seuil, 2011
  • Note : ♡+

Livre québécois

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