
Sous le charme de la lecture de « Ohan », j’ai réitéré avec l’autre roman de Chiyo Uno (ce sont les deux seuls traduits en français). En fait le premier roman qui a fait sa renommée : « confession amoureuse ».
Confession amoureuse de Chiyo Uno décrit les errance amoureuses d’un homme : Yuasa Jojï, le narrateur est un artiste en instance de divorce. Il reçoit des lettres d’une inconnue lui fixant un rendez-vous. Intrigué, il se rend à ce rendez-vous et tombe amoureux de la jeune Takao.
On va découvrir les égarements des Yuasa Jojï, errements, amoureux ou recherche d’un confort. Il semble que l’on ait la description des faiblesses et des vanités amoureuses d’un homme. Une description légitimée au début par sa situation proche du divorce. Mais le rôle des femmes n’est pas sans aucune arrière-pensée non plus. La femme de Yuasa essaye de tirer avantage de la situation, la délicate Tomoko va intriguer et Takao aura le masque de la femme libérée et volage.
Sans que ce récit soit profondément critique envers les hommes (malgré l’indécision et la partie volage), on constate en partie la libération des moeurs avec Takao, femme autonome dans une société où les traditions sont en toile de fond (mariage arrangé) pour la ravissante Tsuyuko. Puis avec Tomoko ou l’on retrouve un mariage d’arrangement et de convenance plutôt que d’amour. Le rôle des parents de ces jeunes filles est aussi mis en exergue, dirigiste et traditionaliste pour lier des unions familiales « miai », ou arrangeant pour placer leur fille.
Tous ces rapports affectifs ont lieu dans une société bourgeoise qui se transforme sous le couvert d’une ouverture sous-jacente à l’occident. Yuasa Jojï revient de ces voyages en Europe transformé : est-ce une libération des moeurs ?
L’auteure Chiyo Uno écrit encore cette fois du point de vue d’un homme, ce qui semble pouvoir apporter une certaine touche d’humour aux situations. Ce roman semble comporter de nombreux points communs avec la vie de l’auteure.
Si je devais conseillé un roman de Chiyo Uno, cela serait plutôt Ohan, celui-ci aborde le même thème mais possède à mon goût une vision un peu moins suranné.
Citations :
- Q »e belle scène d’adieu » me dis-je. J’étais bien décidé, comme ces Maris élégants et désinvoltes qu’on voit dans les films américains, à prendre les choses à la légère en fermant les yeux sur la romance de ma femme. Mais quand, m’éloignant de la fenêtre, je me retrouvai seul dans la voiture, j’étais loin de me sentir tranquille.
- Son physique était trop sain, son caractère trop direct pour que je puisse tomber amoureux d’elle, et d’ailleurs elle n’avait suscité en moi que bien peu d’émotion. Et puis, à vrai dire, j’étais encore attaché à mon idéal de jolie fille, et je ne la trouvais pas assez belle pour lui courir après.
- Ce que j’avais éprouvé pour ma femme huit ans plus tôt , et pour toutes celles que j’avais connues ensuite à l’étranger, ce n’était pas de l’amour. D’ailleurs, étais- je vraiment tombé une seule fois amoureux? Pas une seule. Effectivement, ce n’était pas du tout mon genre. Je n’étais qu’un coureur qui en Occident , auprès des experts en galanteries, avait bien retenu sa leçon
Divers :
- Titre original : Iro Zange (Chûôkôron-Tôkyô), 1935
- Editions Denöel, 1992
- Traduction : Dominique Palmé et Kyôkô Satô
- Note : ♡♡♡♡
Je ne savais pas que d’autres romans de cet auteur étaient disponibles en français. J’ai doré Ohan et après lecture de ton avis j’ai peur d’être déçue en me lançant dans cette lecture.
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Désolé si je donne cette vision , j’ai peut-être un avis trop tranché. Confession amoureuse est le roman qui lui apporte sa renommée et qui est en partie autobiographique. Il décrit les moeurs plus libéré des femmes à cette époque : exploration de l’épanouissement, et de la sexualité féminine.
Et pour mon ressenti, je pense que l’effet de surprise a été moindre qu’avec Ohan. Mais c’est un avais masculin, donc à challenger !!
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