Un triangle amoureux, un homme, une maîtresse geisha, et son épouse. Passivité et indécision et égarement sont le leitmotiv de cet homme balancé entre deux femmes.
Je peux vous assurer que si cet enfant nous était arrivé alors que nous étions encore ensemble, je ne me serais pas fourvoyé ainsi, mais comme vous le savez, dans ces moments-là, le cœur d’un homme ne vaut pas beaucoup mieux que celui d’une bête.
Le narrateur, tiraillé entre sa maitresse, une geisha nommée Okayo qu’il a commencé à fréquenter il y a sept ans, et l’amour pour sa femme Ohan dont il s’est séparé avant la naissance de leur fils Saturo. Il découvre son fils, par hasard sept ans plus tard. Il tente d’abandonner sa vie avec Okayo, pour retrouver sa femme et son fils.
Uno fait une description sans concession des rapports amoureux, si l’ont peut les qualifier de cette façon de cet homme qui se laisse porter d’une femme à l’autre suivant les aléas et ses aspirations du moment. Entrainant une suite des conséquences sans issues.
On retrouve des personnages finalement meurtris, porté par le courant et entraîné par ce anti-héros dont les promesses ne sont que des mots.
Après cette lecture, et découvert la biographie de cet écrivain le sens de ce roman prend une signification différente. Au premier abord je pensais l’auteur masculin.
Bien que l’écriture puisse dépasser le clivage homme/femme. Il me semble que la réflexion peut être sensiblement différente. Le narrateur est un homme dont on dépeint ses faiblesses et non qui se décrit. Et cela sans vouloir lui trouver des excuses car écrit avec grande sensibilité et sans arrière pensée moralisatrice. Tous les évènements et les états d’âme, les interrogations, les doutes et les hésitations sont décrits minutieusement linéairement, la dérision en fait également partie.
Je ne sais pas si c’est argument peut-être pertinent pour le ressenti de l’oeuvre. Mais on retrouve des héros de ce type dans par exemple « le goût des orties » de Tanizaki
Ecriture d’une femme libre, poétique féministe. Un roman intemporel sur les liaisons amoureuses et adultères sans aucune concession : « Le coeur a ses raisons que la raison n’a pas »
Extraits :
- Une femme assez bête pour se faire voler son homme, elle n’a qu’à s’en prendre à une même! Si elle ne voulait pas en arriver là, il fallait qu’elle veille au grain.
- Plus j’étais conscient du mal que je lui faisais par mes paroles, plus l’envie me prenait d’en rajouter.
- Prendre une maitresse, laisser filer sa femme, se remettre ensuite avec elle et la lutiner, pour faire des choses pareilles, il faut être un peu ballot me direz-vous, et ma foi, je ne saurais vous donner tort.
DIvers :
- Titre original : Ohan, 1957
- Editions Picquier, 2014, 2016
- Traduction : Dominique Palmé et Kyôko Satô
- Note : ♡♡♡♡+
Je l’ai dans ma PAL celui-là, tu me donnes envie de le lire très vite !! 😀
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Oui, à lire.
Les auteures japonaises sont assez déconcertantes.
J’ai rajouté « confessions d’amour » à ma PAL.
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Intéressant! Il faudrait bien que je découvre un jour ces auteures japonaises!
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Il y a plein de belles découvertes à faire 🙂
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Je n’en doute pas une minute!
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Je l’avais beaucoup aimé. Le personnage central est vraiment très particulier mais l’auteur l’évoque de façon étonnante et brillante.
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J’ai hâte de lire son autre roman.
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