
Un nouveau Erlendur, il n’y a pas à hésiter : je le dévore au petit déjeuner, au déjeuner et au dîner. Et me voilà replongé dans cette contrée froide ….
Un vent violent soufflait sur la lande de Midnesheidi. Venu du nord et des hautes terres désertes, il franchissait les eaux agitées du golfe de Faxafloi, puis se précipitait, glacial et mordant, sur les ondulations du paysage, saupoudrant d’une fine couche de neige les plantes rases, transies et prostrées, qui dépassaient à peine des roches et des blocs de pierre. La végétation à la merci de la mer et du vent du nord livrait une lutte incessante. Seules les plantes les plus endurcies parvenaient à survivre ici.
Erlendur et Marion sont sur deux enquêtes. Un cadavre découvert dans un lagon dont la boue a des vertus thérapeutiques situé dans un champ de lave près d’une centrale géothermique, et celle de Dagbjört une jeune fille disparue il y a plus de 25 ans.
Nous sommes replongé dans la période de la guerre froide. Une base américaine, telle une verrue plantée sur les landes désertiques de cette île volcanique. Nous sommes en 1979 la prise d’otage des américains en Iran, L’armée américaine sur la défensive avec ses bases avancées F16, B52, bases secrètes, … Des islandais partagés entre la présence de ces troupes et de cette base sur leur sol.
J’ai beaucoup apprécié cet Opus, ou l’on retrouve Erlendur dans ces premières enquêtes, il a 33 ans. Il seconde Marion Briem, mais fait cavalier seul sur ses propres enquêtes (il ne parlera pas de son passé, ni de la disparition de Bergur qui le tourmente). On a une première approche psychologique de Erlendur, qui bien que solitaire n’a pas encore plongé dans cet état de détachement sombre qui à déteint sur lui.
On en apprend un peu plus sur ses goûts culinaires , dont le surprenant plat : « Raie faisandée à la graisse de mouton fondue. » (Qui doit mériter le voyage)
Toujours un chaos chronologique dans cette série du commissaire Erlendur toujours aussi plaisante à lire. Il me semble que ‘lagon noir’ devrait être situé juste après Les nuits de Reykjavik si l’on essaye de faire une chronologie
Divers:
- Titre original : Kamp Knox, 2014
- Editeur : Métaillé, 2016
- Traduit de l’islandais par Eric Boury
- Note : ●●●●●
- Challenge Polar et Thriller 2016
Une réflexion sur « Le lagon noir de Arnaldur Indridason »