Confession d’un masque de Yukio Mishima

Confession d'un masque de Yukio Mishima
Confession d’un masque de Yukio Mishima

Roman autobiographique, récit d’adolescence. Découverte de l’homosexualité. On le découvre jeune, élevé par sa Grand mère. Coocooné dans son éducation à l’abris des autres, du mal. Peut-être l’image du père absent, Il découvre peu à peu une perception étrange du monde de l’amour, des passions, de la mort. Analysant ses sensations, il se sent malgré tout différent des autres.

On remarque une vie torturée, une personnalité complexe cherchant un axe, une divinité. Il semble la trouver avec son camarade de classe Omi, auquel il voue plus qu’un amour : une dévotion. Il le transforme dans son imaginaire en saint transpercé de flèches. Il est envoûté par le tableau Saint Sébastien de Guido Reni qui représente le martyr à demi-nu et percé de flèches. Ses premières sensations pubertaires vont de paire avec les images des chevaliers, des guerriers musclés.

L’auteur fait de l’introspection, il s’observe, s’analyse sans fin. Déchiffrant ses réactions, ses passions, ses humeurs. Malgré son introspection permanente il essaye de jouer de son masque  d’apparence afin de rendre de façon innocente ses  actions. Afin qu’elles ne semblent pas calculées. (avec Sonoko) . Mélange de lâcheté et de courage.

Saint Sébastien de Guido Reni
Saint Sébastien de Guido Reni

Confession d’un masque décrit un personnage fragile, sensible en but à de nombreuses interrogations. Cette autobiographie de Mishima. Un univers fascinant d’un personnage qui recherche une normalité, malgré ses désirs sensuels, désirs morbides.

Un livre passionnant qui éclaire sur le conflit intérieur de Mishima, ses difficultés dans les relations sociales et ses rapports complexes à la sexualité et à l’homosexualité en particulier.

Citations :

  • On peut mesure le pouvoir d’une femme d’après le degré de souffrance qu’elle est susceptible d’infliger à son amant
  • L’excrément est un symbole de la terre et c’était sans aucun doute l’amour malveillant de la Terre Nourricière qui m’appelait.
  • La pruderie est une forme de l’égoïsme, un moyen d’auto protection rendu nécessaire par la force de nos désirs.
  • J’eus alors le pressentiment qu’il existe en ce monde une sorte de désir pareil à une douleur aiguë. Levant les yeux vers ce jeune homme sale, je me sentis suffoqué par le désir en pensant : « Je veux me changer en lui, je veux être lui. »
  • Je sentis un je ne sais quoi secret et radieux bondir rapidement à l’attaque, venu d’au-dedans de moi. Soudain la chose jaillit, apportant un enivrement aveuglant.
  • Néanmoins, dans mon amour malheureux pour Omi, dans ce premier amour que je rencontrais dans la vie, je semblais être un oisillon gardant cachés sous son aile des désirs animaux vraiment innocents. J’étais tenté, non par le désir de la possession, mais simplement par la tentation toute pure.
  • L’attraction vers le mal qu’un démon suscitait en lui, donnait à sa vie un sens et constituait son destin.
  • C’était un plaisir d’entendre la grand-mère formuler cette invitation précise et aimable. Mais, tout comme ses fausses dents trop bien faites, ses paroles n’étaient qu’un alignement parfait d’une quelconque matière inorganique.

Divers :

  • Titre original :仮面の告白, Kamen no Kokuhaku , 1949 
  • Folio, Confession d’un masque, 1958
  • Traduction de l’anglais par Renée Villoteau
  • Note : ●●●●○

2 réflexions sur « Confession d’un masque de Yukio Mishima »

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