Parfum de glace de Yoko Ogawa

Parfum de glace de Yoko Ogawa
Parfum de glace de Yoko Ogawa

 

Le compagnon de la narratrice, un parfumeur talentueux se suicide dans son laboratoire. Il concevait des parfums admirables. Ce drame arrive le lendemain de la création d’un parfum qu’il offre à sa compagne « Source de mémoire » pour leur première année de vie commune. Le suicide est étrange, il se suicide par absorption d’éthanol anhydre.  En se rendant à la morgue, la narratrice Ryoko découvre que Hiroyuki son compagnon avait un frère

, une mère. Hiroyuki lui avait annoncé qu’il n’avait plus de famille vivante. Puis de surprise en surprise Ryoko va découvrir qui était cet homme qui a partagé sa vie. 

La narratrice qui est journaliste free lance va se lancer dans une recherche de la vérité, elle va retracer le parcours de Hiroyuki du Japon à Prague, afin de connaitre les raisons de ces mensonges. Elle va à la rencontre d’un monde de souvenirs et de nostalgie avec Akira le frère de Hiroyuki, la vérité lui permettra peut-être de faire son deuil.

Un roman étrange, sombre toujours un peu dérangeant, sur le souvenir, la mort et le deuil. Un voile de mystère et du fantastique, un peu baroque mêlé au symbolisme des lieux et des personnages. Un Symbolisme très présent transcrit par la grotte, les gardiens des paons, des coeurs conservés dans de la myrrhe. Nous sommes dans le monde du rêve du souvenir incertain, de la découverte d’autrui. Mais aussi dans un univers des sens également, avec ces parfums aux noms étranges qui portent en eux une histoire, un lieu, des indices : « Frasil sur un lac à l’aube« , « Réserve de livres hermétiquement fermée. Poussière dans la lumière« , « Vieux velours passé qui a gardé sa douceur » . La construction du roman est étrange également, mélangeant présent et souvenirs proches. Le passé est ressassé, analysé. Le roman démarre avec le voyage de Ryoko la narratrice à Prague pour rechercher un évènement de la vie de Hiroyuki, puis on apprend la mort de Hiroyuki.

Ryoko va essayer de comprendre ou de savoir pourquoi et comment Hiroyuki en est arrivé à cette extrémité. On n’expliquera pas son suicide, mais tout un pan de sa vie sera dévoilé, et des évènements qui se sont déroulés à Prague.

On est alors avec Ryoko confronté à une double inconnue : le traumatisme de la mort de Hiroyuki et de l’au-delà. Mais aussi de la fracture de son passé maquillé, la quête de l’identité.

Un roman envoutant, un évènement tragique à l’origine d’une quête identitaire, un suspens, beaucoup de sentiments d’amour, une pincée de tristesse. Pas de rancoeur, du symbolisme et tout cela dans une écriture poétique. Des odeurs et des sensations indicibles nous entraînent dans un monde onirique, un réel imaginaire. Il nous reste un parfum de glace dans la tête.

 

Divers :

  • Titre original : Koritsuita Kaori, 1998
  • Actes Sud, 2002
  • Note : ***** (4/5)

3 réflexions sur « Parfum de glace de Yoko Ogawa »

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